Bordeaux correspondance
Gérard Jourdrein, ancien adjudant en chef, est mort le 14 août d'un double cancer du lymphome et des capsules subrénales. Avant de mourir, il s'était tourné vers l'association Avigolfe, qui milite pour que la lumière soit faite sur la guerre du Golfe et les conséquences de cette «sale guerre propre», comme disent ses militants. Parce qu'il avait la certitude que ses maux étaient liés à une mission de douze jours en Arabie Saoudite, début 1991, une hypothèse que l'armée n'a jamais voulu admettre.
«Pendant longtemps, il n'a pas voulu parler. Ce qui l'a révolté, c'est que l'armée le laisse tomber», explique son fils. A 22 ans, Cédric Jourdrein dit qu'il se battra «jusqu'au bout». Il a mené sa première bataille hier, à Bordeaux, devant la cour régionale des pensions. Au coeur des débats, la demande de pension d'invalidité faite par son père, rejetée par deux fois en juin 1995 et en mars 1997 au motif qu'à l'époque le seul mal décelé chez lui par les médecins militaires était une «hépatite» et que ce virus s'attrape n'importe où. Pendant des années, le sous-officier s'est fait soigner en hôpital militaire et personne ne lui a parlé de cellules cancéreuses. En juillet 1997, il est transféré dans un hôpital civil. Les médecins diagnostiquent un cancer et le traitent par chimiothérapie.
Parallèlement, sa demande de pension suivait son cours judiciaire. L'année dernière, minuscule victoire, il a obtenu un complément d'expertise, mais une fois encore, le rapport m