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Libération

Les Jourdain, l'un raconte, l'autre nie.

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Devant la cour, Jean-Louis a accusé son frère des quatre meurtres.
publié le 18 octobre 2000 à 5h30

Saint-Omer envoyée spéciale

Jean-Louis Jourdain fait face à la cour, ses longs bras ballants. On ne voit que ces énormes mains et ces cheveux mal taillés en brosse, on n'entend que cette voix hachée qui raconte le drame survenu aux petites heures du 12 février 1997. Lui et son frère Jean-Michel sont accusés d'avoir violé puis tué quatre jeunes filles sur la plage Sainte-Cécile, dans le Pas-de-Calais. Hier, la cour d'assises de Saint-Omer a tenté de comprendre le déroulement des faits.

Ce soir-là, les Jourdain reviennent du carnaval du Portel. Il pleut, il y a du brouillard, il fait à peine dix degrés. Leur van s'arrête à la hauteur d'Audrey et de sa soeur Isabelle, d'Amélie et de sa soeur Peggy. Elles ont fini la fête, mais portent encore leurs déguisements de mousquetaire, indienne, Pierrot et marquise. «On a proposé de les conduire jusqu'à Equihen. Elles sont montées, peut-être pour se mettre à l'abri», raconte Jean-Louis. Qui s'installe avec elles, à l'arrière du van, pendant que Jean-Michel roule très vite, longtemps. Inquiètes, les adolescentes essayent d'ouvrir la porte du véhicule, lancé à 80 km/h sur ces petites routes de campagne. Puis craquent. «Elles n'ont jamais arrêté de pleurer, celle en Pierrot (Amélie) pleurait tout le temps, et celle en mousquetaire (Audrey) avait mal au ventre.»

«Bêtement». Arrivé à la plage, «mon frère leur a dit d'avancer. Il avait décidé d'aller dans le blockhaus. Moi, je le suivais bêtement», poursuit Jean-Louis. «Bêtement» : le mot revien