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Libération

Une greffe du coeur qui a de la cuisse

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Avec les tissus prélevés sur la jambe, un homme de 72 ans revit depuis juin.
publié le 18 octobre 2000 à 5h29

C'est une première, et pour tous les insuffisants cardiaques, une promesse: grâce à une thérapie cellulaire, le coeur d'un homme malade de 72 ans, souffrant d'une défaillance sévère après plusieurs infarctus, bat avec des cellules musculaires de sa cuisse greffées depuis plus de trois mois. Et il va bien.

Nouvelle approche. «C'est la première fois que l'on traite ainsi un malade avec une thérapie cellulaire directement dans le coeur», a commenté hier Michel Desnes, cardiologue à l'hôpital Pompidou de Paris, qui a participé à cette nouvelle approche thérapeutique. «C'est un succès, parce que les cellules sont aujourd'hui vivantes comme l'ont montré les examens, le coeur se contracte mieux et il n'y a pas eu d'effets indésirables.» Ainsi, les mesures comparatives ­ avant et après ­ montrent que le coeur éjecte davantage de sang à chaque contraction chez ce patient. La zone morte du coeur s'est remise à battre. Quant aux analyses du métabolisme, elles sont là aussi très positives.

L'opération a été pratiquée le 30 juin dernier par une équipe de chirurgiens, cardiologues et biologistes parisiens, autour de Philippe Menasché de l'hôpital Bichat à Paris. Il s'agissait au départ de prélever des cellules dans un muscle de la cuisse, le quadriceps, pour les greffer ensuite sur le muscle cardiaque. Pour cela, il fallait trouver des cellules dites dormantes ou souches, capables ensuite de régénérer de nouveaux tissus musculaires.

Cellules mortes. Début mai, un fragment du muscle a été pré