La chose est entendue, ou plutôt l'était. De façon très officielle, tant dans la communication de Bercy que dans celle de l'entourage de Dominique Strauss-Kahn, tout a été mis en oeuvre pour démontrer que l'ancien ministre de l'Economie et des Finances a agi en parfaite harmonie avec ses services, à commencer par la Direction générale des impôts (DGI), sur le règlement du contentieux fiscal de Karl Lagerfeld. De vraies questions pourtant subsistent. Le juge Marc Brisset-Foucault a d'ailleurs perquisitionné le bureau de Pierre Hébey, l'un des deux avocats du couturier, avant-hier. Il a surtout entre les mains les documents fiscaux remis par l'administration aux policiers le 27 septembre.
La bataille fiscale du couturier a été de longue haleine. Résident monégasque, il échappait à l'impôt en France, malgré son activité et ses domiciles hexagonaux son employeur ayant le nom prestigieux de Chanel. Ses ennuis ont démarré dès 1987. Les premières vérifications fiscales sont déjà anciennes. De la période 1982-1987 à la période 1992-1997. L'accord définitif, indique la «version officielle», serait intervenu en septembre 1999. En fait, il a été scellé un mois plus tôt, le 14 août exactement. Et de la main même du ministre. Ce qui explique que le 2 mai 2000, adressant un droit de réponse à Libération, le couturier ait précisé que ses démêlés étaient réglés «depuis longtemps»: «Cela s'est passé grâce à Dominique Strauss-Kahn, vous voyez que ce n'était pas hier, je lui dois un grand mer