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Libération

Foire aux affaires à la Fête de l'Huma.

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Le stand réservé aux entreprises au coeur de la dernière journée d'auditions.
publié le 19 octobre 2000 à 5h33

C'était la fête à l'Humanité, hier, dernière journée d'auditions du procès. N'ayant rien ­ ou si peu ­ démontré des liens financiers entre la Compagnie générale des eaux (rebaptisée Vivendi), présumé corrupteur, et le PCF, présumé corrompu, à part quelques abstentions douteuses d'élus locaux communistes lors de la privatisation de la distribution d'eau, le tribunal correctionnel s'est attardé autour d'un stand très particulier de la Fête de l'Huma: le salon Espace Collectivités, haut lieu du trafic d'influence, selon l'acte d'accusation.

Interdit d'accès au militant de base, il permet aux entreprises (toujours les mêmes: Lyonnaise des eaux, Vivendi, Bouygues...) de rencontrer les élus communistes en toute décontraction, entre champagne et buffet. «Ce salon a une certaine tenue, une certaine classe», témoigne un patron. Un autre y voit l'occasion unique de «rencontrer les donneurs d'ordres, ces maires et conseillers généraux qui construisent les routes de France»... Leur témoignage est consigné sur une vidéo, diffusée à l'audience à la demande des avocats du journal. Des experts judiciaires avaient indiqué que les stands sont surfacturés ­ courtois, ils parlent d'un «excédent de facturation»: le signe d'un financement occulte du PCF, via l'Huma. La vidéo tend plutôt à démontrer que les chefs d'entreprise y sont bichonnés.

Pascal Delmont, président de la régie publicitaire du quotidien communiste, résume ironiquement l'alternative. «Le juge Van Ruymbeke m'a dit un jour: "Ou le s