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Libération

Plus de mari.. plus de papiers.

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Une Marocaine va être expulsée après la mort de son mari français.
publié le 20 octobre 2000 à 5h36

Fatna B. A. n'a plus que quelques jours pour quitter la France. Parce que son mari, français épousé il y a près de quatre ans, est décédé avant qu'elle n'ait pu obtenir une carte de résident en qualité de «conjoint de Français», la préfecture du Bas-Rhin vient de lui écrire qu'elle n'a plus rien à faire à Strasbourg. Dans une même lettre, l'administration admet qu'elle remplissait jusque-là les conditions pour une carte de résident, mais que la mort de son mari l'en prive définitivement.

Carte de résident. Fatna B. A. entre en France le 12 avril 2000, munie d'un visa de 90 jours portant la mention «famille de Français». Le 18, elle sollicite la délivrance d'une carte de résident. Elle répond aux critères requis: elle a épousé Tahar B. A. en décembre 1996, elle est donc mariée depuis plus d'un an, conformément à l'article 15-1 de l'ordonnance du 2 novembre 1945 modifiée.

Mais le 30 mai 2000, son mari meurt. Fatna B. A. en informe de son propre chef la préfecture, le 21 juillet. Et n'a plus de nouvelles de sa requête avant une lettre comminatoire, expédiée le 26 septembre, qui lui donne un mois pour faire ses valises. «La communauté de vie a cessé» et l'administration estime que la veuve ne peut plus prétendre à un titre régulier.

Missive rugueuse. La décision était certes à sa discrétion. Mais la missive, signée au nom du préfet par le secrétaire général de la préfecture, est rugueuse et sans état d'âme, trahissant le rapport qui prévaut désormais entre les étrangers et l'admini