C'était de l'«étourderie», de l'«inconscience», a plaidé son avocat. Mais le tribunal correctionnel de Nice ne l'a pas suivi. Le 20 septembre, il a condamné à 10 000 F d'amende et 11 500 F de dommages et intérêts un touriste italien de 19 ans pris en flagrant délit alors qu'il était en train de graver avec une pierre les trois lettres K, X et Y, sur une roche située à proximité d'une gravure rupestre de la vallée des Merveilles, dans le parc national du Mercantour (Alpes-Maritimes). «Le préjudice est inestimable, puisqu'il s'agit d'une atteinte à la mémoire de l'humanité, à un monument contemporain des premiers hiéroglyphes et des premières pyramides égyptiennes», commente Gilles Landrieu, le directeur adjoint du parc.
Age du bronze. Ce site est le plus important ensemble de gravures à l'air libre d'Europe. Il abrite près de 100 000 gravures rupestres dont 37 000 datant de l'âge du bronze ancien (2000 à 1700 avant J.-C.) et du cuivre (3000 à 2000 avant. J.-C.). Pour ses responsables, cette condamnation est une victoire. «C'est le premier qu'on réussit à prendre la main dans le sac», se réjouit Gilles Landrieu. Sans doute l'une des premières sanctions prononcées en France pour un délit de ce type.
Et la direction entend le faire savoir: «Je tiens à utiliser cet exemple, insiste Gilles Landrieu. Je souhaite que cette condamnation exemplaire dissuade tous ceux qui seraient tentés de marquer leur passage par des tags ou des graffitis dans un site d'aussi grande valeur que la vallé