Menu
Libération

Nucléaire: opération séduction à Bure

Article réservé aux abonnés
Rien n'est épargné pour faire accepter le futur site d'enfouissement des déchets.
publié le 21 octobre 2000 à 5h39

Bure (Meuse) envoyée spéciale

Une série de coups de corne pour avertir de l'imminence de l'explosion. Un très gros boum. Un nuage de poussière jaunâtre. Une autre série de coups de corne pour prévenir les ouvriers qu'ils peuvent revenir sur le chantier. Jeudi, l'Andra (Agence française de gestion des déchets radioactifs) a «pulvérisé» sous les yeux des médias 2,20 mètres de roche. Objectif: excaver un peu plus le puits d'accès au fond duquel reposera, par 490 mètres de fond, au beau milieu d'une couche d'argile d'une épaisseur de 130 mètres, le laboratoire de recherche de Bure (Meuse). La mission de ce laboratoire souterrain sera d'évaluer, d'ici à 2006, si cette argile du Callovo-Oxfordien, considérée par certains scientifiques comme un véritable coffre-fort géologique, est effectivement apte à recevoir dans des conditions d'isolation parfaite des déchets radioactifs de haute activité et à vie longue. A raison d'un tir tous les deux jours environ et d'une progression de près de 2,50 mètres à chaque explosion, il faudra un peu plus de deux ans à l'Andra pour traverser les couches de calcaires et de marnes, et parvenir à la couche d'argile.

Votes «achetés». Jeudi, les responsables de l'agence avaient donc invité les médias à assister à l'explosion. Comme ils les avaient conviés à la pose de la première pierre, le 27 septembre. Les élus locaux assisteront à un prochain tir. «Nous avons offert aux maires des 33 communes alentour un badge d'accès permanent au site», précise Thomas