Les derniers mots d'Amnon Chemouil, avant que le jury ne se retire pour délibérer, ont été pour sa victime. S., jeune Thaïlandaise âgée de 18 ans aujourd'hui, qu'il a contrainte à plusieurs fellations dans une chambre sale de ce «Las Vegas du sexe» qu'est le quartier de Pattaya. Contre 125 francs donnés à la tante de l'enfant, plus 25 francs, «pourboire» laissé à la victime. C'était en février 1994, la petite avait alors 11 ans. «Ce qui s'est passé m'incombe entièrement. Je l'ai volée, je l'ai violée. J'espère par ces mots lui rendre un peu d'apaisement, un peu de cette enfance que je lui ai volée.» Il s'adresse à sa victime, mais aussi aux jurés. Trois heures et demie plus tard, ceux-ci ont rendu leur verdict: sept ans d'emprisonnement.
Depuis plusieurs années, Amnon Chemouil passe ses vacances en Thaïlande. Attiré par le sexe pas cher, à portée de main partout, à chaque instant. «J'aimais les jeunes filles», explique-t-il. En 1993, il sympathise avec trois Suisses, sensibles aux petits garçons. L'année suivante, juste avant ses vacances, qu'il prend en février, il a une conversation téléphonique avec l'un des Suisses. Ils conviennent d'un rendez-vous, sur une plage «spécialisée». C'est là, pour la première fois, qu'il aurait été convaincu de «tenter quelque chose de vraiment nouveau».
Cassette. Le Suisse a trouvé une femme prête à vendre sa petite nièce, loué une chambre et discuté les conditions financières. «150 francs, le prix du déshonneur», crie l'avocate générale, Evel