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Libération

Une voiture piégée désamorcée à Marseille.

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Un appel anonyme à «Libération» désigne la piste corse.
publié le 21 octobre 2000 à 5h37

Marseille de notre correspondant

Un appel téléphonique, vendredi vers 16 h 10, sur le portable d'un journaliste de Libération. Une voix d'homme, un fort accent corse. «Une 306 blanche va exploser à 18 heures, dans la rue Jean-Martin à Marseille, Ve arrondissement, à proximité d'un commissariat et d'un bureau du Trésor public. C'est un avertissement à M. Jospin. Lui seul connaît nos attentes et nos revendications. Faites le nécessaire.»

Rapidement, le «nécessaire» est fait. Prévenue, la police se rend sur les lieux, proches de l'hôpital de la Timone. A 17 heures, entre le commissariat du Ve et le Trésor public, elle retrouve la voiture, immatriculée 13 mais probablement maquillée, puisque sa soeur jumelle se trouve dans une agence de location à 20 km de là. Dans le coffre de la 306 rue Jean-Martin: cinq jerricans, 80 kilos d'un mélange de fuel et de nitrate, et un système de mise à feu classique (cordon, minuterie), prêt à exploser à partir de 18 heures. Rapidement, dans le quartier bouclé par les forces de l'ordre, les policiers procèdent au déminage, sans incident.

Avertissement. Les auteurs de cet acte ont clairement voulu lancer un avertissement. Déjà, mercredi à 19 h 53, un appel mystérieux était parvenu à la rédaction de France 3 à Bastia: «Prévenez police, voiture à Marseille.» Il émanait d'une cabine téléphonique située boulevard Sébastopol à Paris. Le lendemain, jeudi, un même type d'appel était reçu, cette fois à la rédaction de France 3 à Ajaccio.

Le mélange fuel-nitra