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Libération

Pour la procureur, Hue est «M. Gifco»

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Elle a tenté d'établir des liens entre le PCF et le bureau d'études.
publié le 24 octobre 2000 à 5h42

Tout est affaire de conviction. Celle de la procureur de la République, Sylvie Salama-Schlanger, est établie: «Vous ne pouvez pas dire qu'il n'y a pas de liens entre le Gifco et le Parti communiste.» Son problème, au moment de prononcer le réquisitoire, est de le démontrer. Tout le monde le pense très fort depuis le début: le Gifco est bien un bureau d'études proche du PCF chargé d'alimenter ses caisses. Jusqu'à la présidente de la 11e chambre correctionnelle, Sophie Portier, rebaptisant Robert Hue «M. Gifco» dans un moment d'égarement. Mais de là à établir la mécanique du financement occulte...

L'échelle des peines requises par la procureur est à la mesure de l'idée qu'elle se fait des bénéficiaires finaux des fonds. De huit à douze mois de prison avec sursis pour les responsables des filiales du Gifco, chargés de prêcher la bonne parole de la Compagnie générale des eaux (CGE, rebaptisée Vivendi) auprès des municipalités communistes. De huit à quinze mois avec sursis pour les membres de l'état-major du Gifco, dont la comptabilité opaque a fait tourner en bourrique les enquêteurs. Mêmes réquisitions pour les dirigeants de la régie publicitaire de l'Humanité, vers qui une partie des fonds est effectivement remontée. Quinze mois avec sursis, enfin, pour les deux responsables du PCF renvoyés en correctionnelle pour recel de trafic d'influence: Robert Hue, secrétaire national, et Pierre Sotura, ancien trésorier. S'agissant de Hue, c'est surtout la demande d'une privation des droi