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Libération

Metz: 380 électeurs habitent à la mairie.

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Le tribunal avait refusé de les radier faute de pouvoir les convoquer.
publié le 25 octobre 2000 à 5h45

Thionville envoyée spéciale

Il n'y a aucune raison pour que Paris ait le monopole des faux électeurs. Le tribunal d'instance de Thionville (Moselle) dira s'il convient d'alléger les listes électorales de la ville de Metz de plusieurs dizaines d'électeurs susceptibles d'y être irrégulièrement inscrits. L'histoire commence en décembre 1997 quand Jean-Louis Masson, alors député RPR et irréductible adversaire politique du sénateur-maire de Metz, Jean-Marie Rausch (apparenté UDF), acquiert des étiquettes à l'adresse de tous les électeurs de sa circonscription pour leur envoyer ses voeux. Près de 400 enveloppes reviennent avec la mention «n'habite pas à l'adresse indiquée». Mais, plus curieux, ces citoyens partis sans laisser d'adresse sont tous domiciliés à l'hôtel de ville de Metz.

Convocations. Jean-Louis Masson ­ dont l'élection à l'Assemblée nationale a entre-temps été invalidée pour irrégularités dans son compte de campagne ­ engage alors trois plaintes devant le tribunal d'instance de Metz, afin d'obtenir la radiation des 380 électeurs en cause. Début 2000, ledit tribunal déboute les plaignants, au prétexte... qu'on ne peut pas radier des électeurs dont on n'a pas retrouvé la trace et qu'il est donc impossible de les convoquer. Il est désavoué par la Cour de cassation: celle-ci estime qu'en ne purgeant pas les listes, le tribunal messin «n'a pas tiré les conséquences légales de ses propres constatations» ­ à savoir le non-respect de l'article L.18 du code électoral qui fait

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