Menu
Libération
Interview

«Il faut trouver un test plus sensible»

Article réservé aux abonnés
publié le 26 octobre 2000 à 5h48

«Des tests systématiques» pour tous les bovins, réclamait hier Jacques Chirac, soudain à la tête de la croisade antispongiforme ­ aux côtés de Carrefour qui promet à ses clients un dépistage de tous les bovins qu'il achète. Une telle campagne permettrait-elle de circonscrire le risque sanitaire présenté par l'ESB ? Entretien avec Jeanne Brugère-Picoux, spécialiste des encéphalopathies spongiformes, à l'école vétérinaire de Maisons-Alfort.

Que peut-on attendre d'un test systématique ?

Faire une telle campagne, ce serait donner une fausse sécurité aux consommateurs. Aucun des tests scientifiquement validés n'a encore prouvé sa capacité à détecter des animaux en incubation. Ni le test Prionics, utilisé en Suisse et en France, ni aucun autre. On ne peut donc pas faire le tri entre animaux indemnes et infectés. En lançant aujourd'hui une telle campagne, on mettrait la charrue avant les boeufs. Ce qu'il faut d'abord trouver, c'est un test bien plus sensible.

Pourtant, en Suisse, des animaux ont pu être repérés, à l'abattoir, grâce à ces tests Prionics...

Il faut rappeler que les Suisses ne font pas de dépistage systématique. Ils font des sondages dans les abattoirs. C'est ainsi, qu'ils ont détecté trois animaux malades. Mais ces animaux étaient déjà en phase clinique, comme l'a montré l'enquête menée ensuite auprès des éleveurs. En l'état actuel, les tests dans les abattoirs servent à repérer les fraudes ou les «inattentions». Les éleveurs étant bien indemnisés, l'événement est sans d