C'est devenu une quasi-certitude : on s'achemine, tôt ou tard, vers l'interdiction totale des farines animales. Hier, cette question a été longuement abordée, non seulement au cours du Conseil des ministres, mais également à l'Assemblée, et plus tard à Villepinte, au Salon international de l'alimentation (Sial), lors de la visite de Jacques Chirac. A l'Elysée comme à Matignon, les dernières réticences semblent levées dans ce qui marquera, à coup sûr, un tournant dans la politique française de prévention en matière de gestion de l'épidémie de la vache folle.
Dans cette course à la sécurité sanitaire maximum, relancée depuis l'affaire Carrefour, c'est le président de la République qui aura été le plus clair. En visite au Sial, le président de la République s'est montré en effet très ferme sur cette interdiction. Il a jugé «inadmissible que, dix ans après leur interdiction, des traces de farines animales puissent encore être trouvées dans l'alimentation des bovins. La question de l'interdiction de ces farines pour l'alimentation de tous les animaux doit être posée afin d'empêcher toute contamination croisée». Il a fait valoir que «les inconnues scientifiques en matière de transmission et d'incubation de la maladie de la vache folle justifient une telle prudence».
«Nous serons pionniers.» Le chef de l'Etat juge aussi «indispensable la mise en place d'un test systématique de dépistage de la maladie, afin de donner aux Français toutes les garanties possibles, en l'état actuel de la