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Libération

Les protéines végétales, une alternative coûteuse

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La France n'en produit pas assez pour remplacer les farines animales.
publié le 26 octobre 2000 à 5h48

Xavier Beulin est «un peu agacé». Si le gouvernement décrète l'interdiction des farines animales dans l'alimentation des porcs, volailles et poissons, il faudra bien les remplacer par des protéines végétales. Or, les adhérents de la Fédération française des producteurs d'oléagineux et de protéagineux (FOP), dont il est président, ne profiteront pas de ce nouveau marché.

Les bovins n'ont plus le droit de consommer des farines animales depuis juillet 1990. Or, la production française de pois protéagineux, féveroles, lupins, et tourteaux de colza, de soja et de tournesol ne suffisant déjà pas à couvrir les actuels besoins ­ «l'Europe importe 70 % de ses besoins et la France 50 %», d'après Xavier Beulin ­ ce juteux marché reviendra aux Américains, Argentins et Brésiliens. Bref, il passera sous le nez des Français. Le problème est qu'une partie non négligeable du soja et du colza cultivés dans ces pays est génétiquement modifiée. Ce qui risque de ne pas plaire à des consommateurs hostiles aux OGM.

Dans l'idéal, la solution serait donc de développer le secteur oléoprotéagineux européen, ce qui ne pourra se faire sans une aide de l'Europe. A l'heure actuelle, en effet, les agriculteurs spécialisés dans les grandes cultures préfèrent produire des céréales. Parce que les prix de marché ­ du blé notamment ­ sont supérieurs. Et parce que si les cours baissent en deçà d'un certain seuil, l'Europe rachète leur récolte à un prix minimum garanti. Un dispositif dont ne bénéficient pas les pro