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Libération

«On peut rien dire, on est en CDD».

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publié le 26 octobre 2000 à 5h48

Lille correspondance

«Quand on n'est pas là, ils tirent la gueule. Ils ont besoin de nous pour faire tourner l'école», résume Mamed, 22 ans, un des trois aides-éducateurs d'une école du quartier populaire de l'Alma à Roubaix. Présents dans 30 % des établissements scolaires, ces emplois-jeunes de l'Education nationale ne sont pas tous contents de leur sort, loin de là. Coursier, préposé aux photocopies, surveillant et parfois même instituteur remplaçant : ils en ont assez d'être utilisés pour le meilleur et pour le pire. Mardi à Lille, 60 d'entre eux, pas tous syndiqués, ont participé à une journée de formation du FSU-Snuipp. Objectif affiché par ces bleus de l'action syndicale : connaître ses droits pour ne plus se faire avoir.

Grande gigue, chevelu, Mamed a son bac et une expérience d'animateur rollers de trois ans. Il veut faire une formation pour obtenir son brevet d'Etat et travailler dans un centre social ou une maison de quartier. Le samedi matin à l'école Blaise-Pascal, il anime un atelier rollers. Le reste de la semaine, il fait du soutien scolaire en petits groupes, ouvre et ferme les grilles de l'école, joue les médiateurs entre parents et instituteurs. Mais il lui arrive aussi de porter des paquets à la poste, de garder la classe des après-midi entiers, quand le directeur est en réunion. «Ça arrive de plus en plus souvent. On peut rien dire, on est en CDD.»

Refus. Emmanuelle en a carrément marre : 26 ans, l'air sage, embauchée dans une école primaire à Hellemmes près