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Libération

«Aucune euthanasie a la clinique»

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publié le 28 octobre 2000 à 5h55

Des explications, une défense, mais aussi une thérapie. La logorrhée de Joël de Bourayne est difficile à interrompre. Il y a neuf jours, l'ex-cardiologue de la clinique de la Martinière, à Saclay (Essonne), a été placé en garde à vue, puis mis en examen par le parquet d'Evry pour «homicide volontaire, violences volontaires sur personnes vulnérables, non-assistance à personnes en péril».

Homicide volontaire. L'intention de tuer, l'acte le plus grave que puisse exécuter un médecin. «Je ne retrouve des ressources que depuis la semaine dernière, lorsque j'ai pu m'expliquer devant les policiers et le juge», raconte le praticien, placé en arrêt maladie le 12 juillet, soit quelques jours après l'ouverture de l'information judiciaire. «On a atteint ma relation avec les patients, on m'a violé, on m'a assassiné», martèle ce médecin militaire de 53 ans. Ce «on», ce sont les mots du groupe des accusateurs, pour la plupart d'anciens salariés de la Martinière, certains démissionnaires, d'autres licenciés, convaincus que les décès de plusieurs dizaines de patients de la clinique, entre vingt et quarante selon les témoignages, sont suspects.

«Intimité spirituelle». La réalité semble en deçà. Les expertises menées par les spécialistes de la médecine légale sur les 150 décès qu'a connus la clinique depuis 1995, et qui viennent d'aboutir à un prérapport, concluent à des interrogations sur neuf cas, dont ceux de six patients du premier étage, dirigé par Joël de Bourayne. Les trois autres décès qu