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Libération

Corruption à la morgue: relaxe générale.

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publié le 28 octobre 2000 à 5h53

Marseille correspondance

La première grande lessive du marché de la mort à Marseille a tourné court. Vendredi, le tribunal correctionnel de la ville a relaxé les trois agents de la morgue de l'hôpital de la Conception, soupçonnés d'avoir été achetés pour rabattre les familles de défunts vers la société de pompes funèbres Moralis. Deux cadres de cette entreprise et leur directeur, contre lequel une peine de huit mois de prison avec sursis avait été requise, ont également été relaxés du chef de «proposition d'avantages à un professionnel ayant connaissance d'un décès». Le patron de Moralis et le directeur de sa succursale marseillaise ont en revanche été condamnés pour travail dissimulé et fraude aux Assedic. Le premier a écopé de 100 jours-amendes à 200 F et le second à six mois de prison avec sursis et 2 000 F d'amende. Il devra, en outre, rembourser 165 689,89 F aux Assedic, soit le montant du chômage perçu alors qu'il travaillait déjà pour l'entreprise de pompes funèbres. «C'est désespérant», a commenté Jean-Marc Benzi, adjoint au maire de Marseille, délégué aux affaires funéraires. «Je souhaite que le parquet fasse appel, a-t-il précisé, car ce jugement, c'est la porte rouverte à tous les abus sur un marché qui commençait à se moraliser.»

L'adjoint semblait d'autant plus déçu qu'il est directement à l'origine de cette affaire. En novembre 1999, c'est lui qui avait transmis au procureur de Marseille les éléments qui avaient abouti à la comparution, le 22 septembre, des dirig