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Libération

Le feu couve toujours à Pau

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La cité de l'Ousse-des-Bois a vécu 48 heures de violence.
publié le 1er novembre 2000 à 6h02

Pau envoyé spécial

«Nous travaillons aujourd'hui à ne surtout pas couper les ponts avec cette cité», expliquait-t-on hier au cabinet du préfet des Pyrénées-Atlantiques. Depuis dimanche, le quartier de l'Ousse-des-Bois, 800 logements à 4 kilomètres au nord de Pau, est sous haute surveillance. Les premières échauffourées avaient éclaté dans la soirée, après la mort de Saïd Barara, 20 ans, poignardé à l'entrée d'un pub-discothèque, l'Ibizia de Bizanos. Le portier, auteur présumé du coup mortel, prétend que le jeune voulait «entrer de force». Il a été mis en examen pour meurtre et incarcéré. L'Ibizia a été incendié quelques heures après le drame, tout comme la bibliothèque de l'Ousse-des-Bois et une dizaine de voitures. Plus d'une trentaine de jeunes cagoulés ont jeté des pierres sur les véhicules des pompiers. Ils étaient deux fois plus nombreux dans la nuit de lundi à mardi.

«Guérilla urbaine». La police paloise ne découvre pas le quartier. Il n'est pas rare que des voitures y brûlent. Mais les émeutes des dernières 48 heures sont d'une tout autre nature. «Ce ne sont pas des gamins, comme à l'ordinaire, analyse un commissaire, mais plutôt de grands adolescents et de jeunes adultes de 16 à 24 ans.» L'apparition de cagoules et de cocktails Molotov le laisse perplexe : «L'Ousse-des-Bois est certes un quartier dit sensible, reprend-il. Mais on n'y avait jamais vu pareils mouvements de guérilla urbaine.» Alain Benesti, le directeur de la maison des jeunes du quartier, a réuni hier un