Menu
Libération

Hépatite B : l'hérésie de l'arrêt du vaccin

Article réservé aux abonnés
Les médecins craignent une épidémie en France dans quelques années.
publié le 2 novembre 2000 à 6h04

Dallas envoyé spécial

La colère est évidente. Tous les hépatologues français en conviennent : l'arrêt en octobre 1998 de la vaccination de masse contre l'hépatite B est une hérésie de santé publique. C'est à cette date que Bernard Kouchner, alors secrétaire d'Etat à la Santé, décide de suspendre la vaccination systématique dans les établissements scolaires. «C'est un vaccin efficace, avec très peu d'effets secondaires. Et on a jeté le doute», se désole le professeur Stanislas Pol de l'hôpital Necker.

Le doute des autorités sanitaire provenait du léger risque de maladies neurologiques (sclérose en plaques, notamment), entrevu chez des personnes ayant des antécédents familiaux. Résultat : depuis deux ans, la vaccination s'est effondrée de moitié en France. Y compris chez les nourrissons, où il n'y a aucun risque de ce type. «C'est devenu irraisonnable. Dans mon hôpital à Gap, une aide-soignante a refusé de se faire vacciner, elle a préféré démissionner», raconte un médecin. Il n'y a qu'en France que la polémique a pris cette tournure. «Qu'est-ce que je dis maintenant, moi médecin, à cette mère que j'ai vue récemment et dont le fils venait de mourir après une hépatite fulminante due au virus B ? Je lui dis que... ce n'est pas de chance», s'emporte le professeur Grangé de l'hôpital Tenon.

Pour l'heure, la situation n'a rien de dramatique, la vaccination ayant été massive dans les années 90, atteignant plus de 25 millions de Français, le risque, aujourd'hui d'un retour de l'épidémi