Shell se mobilise, Shell réunit sa cellule de crise, «Shell assume ses responsabilités». C'est ce qu'affirmait hier Christian Balmes, le Pdg du groupe affréteur des 4000 tonnes de styrène enfermées dans l'Ievoli Sun. Une annonce faite au pire moment, à l'heure où les premiers signes de pollution provenant du navire étaient repérés. Et le boss du pétrolier d'enfoncer le clou : «Nous sommes prêts à limiter les risques et à récupérer la cargaison.» Un zèle qui surprend, surtout si on le compare au mutisme de son confrère Thierry Desmarest, patron de TotalFinaElf, au moment du naufrage de l'Erika, le 12 décembre 1999. Attaqué dès que les premières galettes sont en vue des côtes, «Desmarest noire», comme l'a rebaptisé le Canard enchaîné, rejettera systématiquement la responsabilité de la catastrophe sur l'armateur maltais du navire, jusqu'à sa convocation dans le bureau du Premier ministre Lionel Jospin plus de deux semaines après le naufrage. Le Pdg se fait tirer l'oreille et, les menaces de boycott aidant, finit par changer de cap.
Total versera près de 270 millions de francs pour pomper le fioul des cuves de l'Erika et nettoyer les côtes souillées. Son patron, qui n'en est plus à un mea-culpa maladroit près, proposera même, en direct sur France Inter, de verser une journée de son salaire «à une association de préservation de l'environnement».
Experts maison. Pas de ça à Rueil-Malmaison, siège de Shell France. Hier, même jour férié, la cellule de crise était en place.
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