A l'est du boulevard Saint-Michel, on ne sert plus de bifteck aux écoliers, au nom du principe de précaution. A l'ouest, en revanche, les enfants mangent toujours du boeuf, jusqu'à nouvel ordre. La vache folle divise les élus et les fonctionnaires parisiens. Impressionnés par les récentes révélations sur la commercialisation de viande provenant du troupeau d'une bête malade repérée dans un abattoir de Normandie, les responsables des caisses des écoles des Ve, VIIe, XIe, XIIe, XIIIe et XIVe arrondissements ont, chacun de leur côté, ordonné ces derniers jours la suspension de la consommation de boeuf dans les écoles. D'autres, comme le IIIe, pourraient suivre la semaine prochaine. Dans chaque arrondissement, la question sera à l'ordre du jour des prochaines «commissions des menus», où siègent notamment des représentants de parents d'élèves. La décision finale relève des caisses des écoles, qui sont dirigées par des fonctionnaires et présidées par les maires d'arrondissement.
Parents exigeants. C'est ainsi que le maire du XIIIe, Jacques Toubon, devrait adresser aujourd'hui aux directeurs d'école de son fief un courrier officialisant cette mesure conservatoire, déjà en vigueur depuis quelques jours dans le Ve. «Ces derniers jours, on a constaté des défaillances dans le contrôle avant l'arrivée à l'abattoir», explique le directeur de la caisse des écoles du XIIIe, Jean-Pierre Orcin. Selon lui, l'inquiétude est telle que «certains parents avaient déjà demandé qu'on ne serve plus de