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Libération

A28 : chiroptères contre bulldozers

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Une chauve-souris protégée ralentit le projet d'autoroute Alençon-Le Mans.
publié le 3 novembre 2000 à 6h07

Il y avait déjà eu l'A28 et le pique-prune ou l'histoire édifiante d'un scarabée qui bloque, depuis 1996, la construction de l'autoroute Alençon-Le Mans. Voici maintenant l'A28 et la chauve-souris: au moins cinq espèces de chiroptères ­ nom scientifique des chauves-souris ­ peuplent la vallée du Loir, là même où doit passer le tracé de l'A28. Tout comme le pique-prune, ces bestioles sont des espèces protégées par la directive européenne «habitats». Donc, il faut prendre en compte leur existence en construisant cette autoroute. Au risque de retarder encore son achèvement, déjà fort mal parti.

Biodiversité. La construction de l'A28 a été décidée en 1993: 135 km qui passent, notamment, au sud du Mans. Selon ses détracteurs, «le tracé de l'autoroute se situe dans un secteur de toute première importance en termes de biodiversité. On y trouve une richesse exceptionnelle de la faune et de la flore dans un état de conservation remarquable», comme l'écrit Christophe Beurois, membre du Collectif de réflexion et d'alternative à l'A28 (1), dans la revue Combat-Nature d'août 2000. Les militants environnementalistes locaux vont recevoir un jour d'août 1996 un renfort aussi inattendu que précieux: le pique-prune (Libération du 22 août 1999) découvert dans la région par un entomologiste amateur. Ce scarabée (Osmoderma eremita) vit dans les vieux feuillus âgés d'au moins 150 ans. En se montrant pour la toute première fois à proximité de l'A28, le pique-prune sauve du même coup sa carapace, ca