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Libération

L'armée confirme.

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Les soldats ont bien reçu l'ordre de prendre des cachets pendant la guerre.
publié le 3 novembre 2000 à 6h07

C'est désormais officiel: après l'avoir nié pendant des mois, le ministère de la Défense a dû reconnaître, hier, que les soldats français engagés dans la guerre du Golfe (1990-1991) avaient bien reçu l'ordre de prendre un médicament contre les armes chimiques, la pyridostygmine. Mardi soir, l'ancien patron des troupes françaises dans le Golfe, le général Roquejoffre, l'avait en effet affirmé lors de son audition par les députés de la mission d'information consacrée au «syndrome de la guerre du Golfe» (Libération d'hier).

L'association Avigolfe, qui regroupe des anciens combattants malades, a «pris acte» de ces déclarations, ajoutant que les soldats «auraient absorbé des quantités supérieures» à ce qui est aujourd'hui reconnu.

Effet bombe. Dans les milieux militaires, les propos du général à la retraite ont fait l'effet d'une bombe. Jusqu'à présent, la Défense expliquait que les cachets de pyridostygmine avaient pu être pris «spontanément» ou parfois sur l'ordre de certains officiers. «Nous l'avons fait en toute bonne foi, en nous fondant sur des témoignages oraux recueillis ici ou là», a affirmé le général Raevel, chargé de communication.

Selon nos informations, ni le cabinet du ministre, ni les états-majors n'étaient au courant de l'existence de cet ordre écrit. Depuis près de dix ans, il dormait dans un dossier, remis il y a quelques jours au général Roquejoffre afin qu'il prépare sa déposition. Et personne n'avait pris auparavant la peine de consulter ces archives!

Reste à sa