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Libération

A Fleury, la parole est à la défense.

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Vendredi, un avocat a assisté un détenu au prétoire. Une disposition désormais obligatoire.
publié le 4 novembre 2000 à 6h09

Pour une première, c'en fut une. Vendredi, un avocat, Eric Plouvier, est entré à la prison de Fleury-Mérogis pour y défendre un client au prétoire, la commission de discipline. Jusqu'à présent, les prisonniers s'y défendaient seuls devant une sorte de tribunal composé du directeur de la prison et de deux surveillants. Désormais, l'assistance d'un avocat est obligatoire, c'est la conséquence de la loi du 12 avril 2000 «relative aux droits des citoyens dans leurs relations avec l'administration», entrée en application le 1er novembre (Libération du 1er novembre).

Jeudi, Eric Plouvier a donc été prévenu par le directeur de la prison qu'un détenu requérait son assistance. Eh bien, à la prison, ils n'ont pas été déçus. L'avocat, en effet, est un militant de la cause des détenus. Il est même coauteur du Guide du prisonnier, une production de l'Observatoire international des prisons, et il était fin prêt. Avec, dans son cartable, un jeu de conclusions visant à faire déclarer illégale la circulaire d'application de la loi, sortie le 31 octobre sous la signature de la directrice de l'administration pénitentiaire, qui, selon l'OIP, «restreint la portée de la loi».

«Insultes» et «tapage». Pour la première fois, donc, il a vu la salle du prétoire, «toute petite avec une table, quelques chaises et au milieu un demi-cylindre dans lequel prend place le détenu». L'administration reprochait à son client: «une infraction 2A, des insultes et des menaces à l'encontre du personnel, et 2K, un tapag