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Libération

La guerre du legs Giacometti reprend

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Le frère d'Annette, veuve de l'artiste, conteste le projet de fondation.
publié le 6 novembre 2000 à 6h12

Est-ce le début d'une offensive finale contre le projet d'une fondation dédiée au sculpteur Alberto Giacometti? En tout cas, le frère d'Annette Giacometti, Michel Arm, demande aujourd'hui à la justice de couper les vivres de l'association qu'elle avait créée en 1988 pour frayer la voie à une telle fondation. Il assure que la veuve du sculpteur, décédée en 1993, n'avait plus toute sa tête quand elle s'est engagée dans ce projet.

Douze après sa création, il demande donc au tribunal de Paris de prononcer la nullité des donations reçues par l'association à sa naissance, sous la forme d'un hôtel particulier situé cour de Rohan à Paris, acquis pour 12,7 millions de francs, et d'un capital de 22,7 millions de francs. L'association, qui a ses bureaux dans cet immeuble, salarie deux permanents, Mary-Lisa Palmer, l'ancienne secrétaire d'Annette Giacometti, qui travaille notamment à la rédaction du catalogue raisonné de l'artiste, et son mari, un juriste. Michel Arm suggère au tribunal d'ordonner une expertise permettant d'apprécier «les troubles mentaux» dont souffrait sa soeur, qui avait été placée sous tutelle à la fin de sa vie.

Déjà placée sous surveillance par l'administratrice judiciaire de la succession, Me Hélène da Camara, l'Association Giacometti se retrouve une nouvelle fois sur la sellette, alors même que la constitution de la fondation ne connaît aucun progrès. Les ministres de la Culture successifs ont beau dire leur attachement au projet, il reste complètement bloqué. Et