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Libération

Vache folle: panique dans les cantines

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Fabius, lui, prône l'interdiction des farines animales.
publié le 7 novembre 2000 à 6h14

Est-ce l'ombre de l'affaire du sang contaminé qui tétaniserait les uns comme les autres ? Depuis quelques jours en tout cas, les déclarations gouvernementales confuses se multiplient autour de la question de l'interdiction des farines animales, tandis que la panique gagne les municipalités, qui suppriment le boeuf dans leurs cantines les unes après les autres. Interdire les farines, certes, tout le monde aujourd'hui s'en dit partisan, du président de la République au ministre de l'Agriculture. Mais quand ?

C'est en tenant compte de ce contexte chargé qu'il faut entendre les déclarations de Laurent Fabius. Le ministre de l'Economie et des Finances, ­ Premier ministre à une époque où s'est posée la question du dépistage systématique des dons du sang ­ est d'ordinaire prudent sur ces questions, s'imposant un devoir de réserve. Mais hier matin sur France Ê2, il s'est lâché. «Je pense qu'il faut aller très vite sur l'interdiction des farines animales. Je pense qu'il y a suffisamment d'indices de danger pour ne perdre vraiment aucun temps.» Interrogé pour savoir ce que veut dire «vite», il a répondu sans hésiter : «Le plus vite, ça peut être fait à partir de maintenant, au moment où l'on parle.»

Hésitation. En plaidant ainsi pour une décision rapide, Laurent Fabius contredit ceux qui mettent en avant d'éventuels arguments économiques pour retarder la prise de cette mesure. Et au passage, se démarque du ministre de l'Agriculture qui a encore affirmé, hier : «Nous ne sommes pas pressé