«Est-ce qu'on va continuer, par des effets de procédure, à repousser les questions de fond ?», s'interroge Me Jean-Marc Fedida, l'avocat du département de l'Essonne. Hier, la neuvième chambre de la cour d'appel de Paris a commencé à rejuger l'affaire des emplois fictifs du conseil général de l'Essonne. Sept appels ont été formés. D'entrée, Xavière Tiberi et ses trois avocats ont bu du petit-lait en écoutant l'avocat général expliquer qu'il ne soutenait pas l'appel formé par son collègue d'Evry, le procureur de la République Laurent Davenas. En clair, l'avocat général Marc Guirimand a demandé la confirmation du jugement donné, le 14 décembre 1999, par le tribunal d'Evry. Un jugement qui, sans relaxer l'épouse du maire de Paris, expliquait que divers vices de forme empêchaient le tribunal de se prononcer sur le cas de Xavière Tiberi.
«Analyse artificielle». En fin de journée, cependant, la cour a refroidi les ardeurs des partisans de Xavière Tiberi en décidant de joindre l'incident au fond : les juges d'appel ne se prononceront sur cette bataille de procédure qu'après le procès. Les avocats de tous les prévenus ont aussitôt annoncé leur intention de se pourvoir en cassation contre cette décision. Même s'ils savent bien que cela n'empêchera pas le procès d'avoir lieu.
Tout avait pourtant bien commencé avec la prise de position de l'avocat général, qui n'a pas souscrit à tous les arguments du jugement prononcé en première instance. Le tribunal d'Evry avait critiqué le principe mêm