Devant la cour d'assises spéciale de Paris, Boualem Bensaïd, 33 ans, barbu au crâne dégarni, coordinateur supposé des attentats de 1995 en France, ne se revendique plus du tout du GIA (Groupe islamique armé) comme lors du procès du réseau en juin 1999. Condamné alors à dix ans de prison pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste», l'éducateur sportif algérien, qui a progressé en français et en sagesse, se présente donc en simple «musulman» qui ne comprend pas pourquoi le voilà convoqué à nouveau pour une tentative d'attentat contre un TGV Lyon-Paris, le 26 août 1995 : «J'ai déjà pris dix ans, alors c'est pas la peine de déterrer les morts. Je ne sais même pas pourquoi je suis là.»
«Frère d'islam». Il a d'autres motifs d'être là : on lui reproche une tentative d'homicide sur des policiers lors d'un contrôle routier à Bron (Rhône). Ce 15 juillet 1995, il roulait dans la Seat Ibiza de Khaled Kelkal, une des figures centrales de cet été sanglant. C'était quatre jours après l'assassinat de l'imam Abdelbaki Sahraoui dans sa mosquée à Paris.
Aux côtés de Bensaïd, coaccusé pour la fusillade de Bron, Karim Koussa, 28 ans, «frère d'islam» de Khaled Kelkal qui a grandi dans la même cité de la Grappinière à Vaulx-en-Velin (Rhône).
Dans le box, Boualem Bensaïd, alias «Mehdi», réfute sa participation. Et Koussa assure être «étranger à ces faits» : «Je n'étais pas dans la voiture ce soir-là, je suis innocent.»
Onze balles. En revanche, ce grand garçon, au nez g