Quelques dizaines d'enseignants de Seine-Saint-Denis et notamment d'Epinay-sur-Seine se sont rassemblés hier devant le palais de justice de Bobigny pour soutenir leur collègue, Philippe B., poursuivi pour «homicide involontaire par défaut de surveillance».
Le 20 décembre 1996, alors que l'instituteur de l'école Victor-Hugo préparait avec ses élèves un départ en classe de neige, Sarah, qui jouait près de la fenêtre ouverte, avait chuté à l'extérieur du bâtiment. La fillette de 10 ans était morte le lendemain aux urgences de l'hôpital Necker de Paris. Pour les enseignants, qui répondaient à l'appel de l'intersyndicale d'Epinay, il est «inadmissible» que leur collègue, «qui n'a pas commis de faute caractérisée, puisse être condamné».
La veille, des instituteurs de la commune avaient suivi un mouvement de grève. «Il est ridicule d'affirmer qu'il est possible d'avoir constamment tous ses élèves sous les yeux. On ne peut pas dire que notre collègue a laissé sa classe sans surveillance. La chute de Sarah s'est déroulée en une fraction de seconde. Si cela caractérise un "défaut de surveillance", il ne nous sera plus possible d'effectuer notre mission pédagogique», expliquait hier l'un des enseignants.
La maman de Sarah a pourtant troublé les participants à cette manifestation lorsqu'elle s'est adressée à eux, une photo de son enfant à la main, en leur disant simplement : «Je vous en prie, fermez vos fenêtres lorsque vous avez le dos tourné.» Le père de l'enfant, Stéphane Brunelle, leur