Tribunal correctionnel de Paris
Manuel est en prison depuis un mois, il sourit au tribunal. Allemand de 26 ans, il a été arrêté gare du Nord avec 314 g d'ecstasy et 5 400 deutsche Mark. Les douaniers ont d'abord trouvé sur lui un peu de cannabis: «On vous a emmené et on a trouvé le reste», résume la présidente. Manuel passait par la France pour aller en Espagne, s'installer près de sa mère qui y vit. «L'Espagne lui plaît plus que Hambourg, ça, on le comprend bien!» note la juge. «On lui a remis la drogue à Brême avec les billets de train», traduit l'interprète. «Il devait toucher une commission?», demande la présidente. «Non», dit l'interprète. «C'était gratuit? Il aura du mal à nous le faire croire!», prévient la juge. Manuel change de cap. «Il devait toucher 2 000 deutsche Mark, soit 7 000 francs», assure la traductrice. Dans la salle un avocat se frappe le front: «Il est fou! J'avais pourtant prévenu ma consoeur qu'il ne devait surtout pas dire ça. Voilà! Il offre sa tête au billot!» La procureur veut 5 mois de prison et 5 000 francs d'amende. L'avocate n'est guère convaincante: «Il a fait preuve de franchise devant vous, il est consommateur et n'a pas de casier, je vous demande la clémence.» Dix mois, et Manuel s'incline poliment.
Deux hommes se lèvent dans le box, la juge commence par Serge: «Vous êtes père d'un enfant, où est-il?» Serge dit: «Il est placé» et la présidente reprend: «Oui, car il est né quand vous étiez en prison et sa mère l'a abandonné!» Avec son copain,