Il voulait changer de vie. Filer en voilier vers la Floride, voir les eaux des Caraïbes. C'était au début de l'année dernière. Guy Cordier (42 ans), garagiste à Grenoble (Isère), abandonne sa vie de mécanicien après une faillite, laisse les factures et les ennuis pour s'embarquer avec son épouse Chantal (44 ans) et leurs deux petites filles (6 et 11 ans) de l'autre côté du monde.
Dix-huit mois plus tard, le petit garagiste a tout perdu. Son épouse s'est suicidée le 25 juin en se jetant d'une falaise, ses enfants sont rentrées fin août en France, où elles vivent chez leur grand-mère, Simone Cordier (70 ans). Et lui est incarcéré dans une geôle de la prison des Cayes, à Haïti. 9 m2 où s'entassent huit détenus, un seau pour les WC. Deux heures de promenade et un bol de riz par jour. Un coup de fil ou deux chaque semaine quand le téléphone de la prison fonctionne. Les autorités locales accusent le Français d'avoir tué sa femme. Son défenseur, Me Nerva F. Cassion, ancien bâtonnier de l'ordre des avocats des Cayes, affirme que le juge d'instruction rendra son ordonnance dans les tout prochains jours. Le magistrat doit décider de sa libération, ou de sa comparution pour assassinat devant les assises criminelles qui se tiennent, en Haïti, aux alentours du 20 décembre.
Panne. L'hiver dernier, Guy, Chantal et les enfants quittant les Bahamas pour Saint-Martin se retrouvent en panne au large de l'île d'Haïti. Plus de vent, ni de gas-oil. La famille jette l'ancre du dix-mètres aux ab