Deux draps noués en forme de corde, jetés par la fenêtre de son hôtel, lundi matin aux alentours de 3 heures. Selon la police, c'est par ce moyen traditionnel qu'Alberto Lopez de la Calle Gauna, ancien responsable d'ETA, a réussi à quitter Aubusson (Creuse), où il était en résidence surveillée. Gardé par quatre à six fonctionnaires de police, le militant basque avait été libéré de prison le 7 juillet après sept années de prison pour «association de malfaiteurs».
Alors que les activistes basques en fin de peine en France sont généralement remis aux autorités espagnoles, Lopez de la Calle n'a pas pris le chemin de la frontière, mais a été emmené dans un hôtel de l'Essonne. Cette assignation inattendue avait été notamment décidée car l'arrêté d'expulsion pris à l'encontre du Basque fixait l'Espagne comme pays de destination. Ce qui revenait en fait à une extradition déguisée.
Sous surveillance. Le 4 juillet dernier, avant même sa libération, la Cour européenne des droits de l'homme avait demandé à la France de surseoir à l'expulsion de l'ancien dirigeant d'ETA et le commissaire du gouvernement avait souhaité que le tribunal administratif de Versailles adopte la même attitude, reléguant l'activiste sous surveillance dans un hôtel de la Creuse. En épilogue provisoire, le 28 septembre, la procédure d'expulsion vers l'Espagne avait finalement été déclarée nulle par la justice française.
Pour la préfecture de la Creuse, Lopez de la Calle ne peut être considéré comme «évadé ou en fuite»