«Les zones d'attente et les centres de rétention sont l'horreur de notre République.» L'accusation provient du député socialiste Louis Mermaz, dans son rapport parlementaire sur le budget de la police rendu public hier. Citant de récents exemples (la dame enceinte placée en zone d'attente à Roissy qui perd son bébé, le Cubain refoulé vers son pays, les enfants maintenus en zone d'attente), le député de l'Isère a voulu voir ce qui se passe «derrière ces murs». Il a vu. «Le bilan est sans appel, écrit-il, des personnes sont traitées dans ces lieux de façon inacceptable.»
Louis Mermaz a effectué du 11 octobre au 8 novembre quatre visites en zones d'attente où sont placés les irréguliers qui demandent leur entrée en France et cinq en centres de rétention administrative qui concentrent les étrangers en instance d'expulsion. Dans son rapport, il fustige les conditions matérielles d'accueil. Arenc, par exemple, le centre de rétention de Marseille, est un véritable «blockhaus»: «Les locaux sont exigus, vétustes et sinistres, la literie dans un état déplorable.»
«Geôle obscure». A Paris, au palais de justice, la salle d'attente du dépôt ressemble à «une geôle obscure, sans fenêtres ou presque. Le sol est recouvert d'une eau stagnante». Le centre de rétention proprement dit, «a tout d'une prison, même si les retenus peuvent circuler librement dans son enceinte». A Bobigny, dans l'entresol du commissariat «c'est horrible»: «insalubrité», «promiscuité» sont dénoncées pour réclamer la ferm