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Libération

Les avocats toulousains en accusation.

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Lésé dans la liquidation de sa société, un entrepreneur poursuit leur ordre local.
publié le 15 novembre 2000 à 6h36

Montauban envoyé spécial

«Je vous demande de sanctionner l'ordre des avocats de Toulouse qui a failli aux obligations que la loi lui impose.» Me Jean-Marie Job, qui a fait hier cette demande devant la chambre civile du tribunal de grande instance de Montauban, est lui-même inscrit au barreau de Paris. Il défend les intérêts de l'entrepreneur tarnais André Louge, qui n'a toujours pas digéré le sort fait à sa société de travaux publics. Brève plongée dans un monde où se confondent parfois les affaires et la loi.

«Attitude fautive». Pour le défenseur parisien, l'ordre des avocats de Toulouse et ses bâtonniers successifs ont eu «une attitude fautive». L'entreprise de son client, la société des Grands Travaux de Midi-Pyrénées, est mise sous administration judiciaire à partir de 1994. Dès lors, c'est Me Daniel Segard qui supervise la marche de ses affaires. Il y a notamment quelques gros contentieux à apurer. Ici pour une route, là pour des fournitures. Ils se fâchent au printemps 1997. Qu'à cela ne tienne, conclut l'entrepreneur, Me Sagard n'a qu'à lui restituer ses 187 dossiers et il changera de défenseur.

Mais l'avocat fait traîner et ne lui restitue rien. Le 17 septembre de la même année, André Louge se retourne donc vers l'ordre des avocats qui a statutairement la charge de régler ce genre de litige. L'ordre nomme donc un nouvel avocat chargé de récupérer les dossiers toujours détenus par Me Sagard. Le nouveau conseil récupère bien deux cartons de documents. Mais les 56 dossiers