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Libération

La coup de colère des vétérinaires

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Chargés du contrôle des abattoirs, ils étaient en grève hier.
publié le 17 novembre 2000 à 6h42

Saint-Pol-sur-Ternoise envoyé spécial

Elle voudrait savoir où en est cette histoire de bacs à déchets pas très propres. «La dernière fois que je suis venue, ça laissait à désirer.» C'était il y a un an. Depuis, le docteur Catherine Rozo n'a pas remis les pieds dans cet abattoir de Saint-Pol-sur-Ternoise. «Pas le temps, pas assez de monde.» Elle est responsable de l'hygiène alimentaire des services vétérinaires du Pas-de-Calais. «On a 340 établissements à contrôler et 2 500 restaurants», pour six vétérinaires inspecteurs seulement. «Bien sûr, il y a les vacataires pour nous aider.» Des vétérinaires payés 70 francs de l'heure par les services préfectoraux. «Heureusement qu'ils sont là, dans les établissements, toute l'année.»

Manque d'effectifs. Hier, comme la majorité de ses collègues, elle a fait grève «contre le manque d'effectifs, contre les vacataires sous-payés». Lionel Jospin a promis 300 embauches. «C'est insuffisant. On a perdu 266 postes en dix ans. ça remet juste les compteurs à zéro.»

A l'abattoir de Saint-Pol, qui traite 20 000 tonnes de viande par an, le vacataire s'appelle Robert Leys. Vétérinaire à la retraite, il exerce à mi-temps. «Parfois, il faut être là à 5 heures du matin, avant la tuerie, pour le contrôle ante mortem.» Le contrôle des bêtes, avant le coup de pistolet pour les bovins et l'électrochoc pour les porcs. Les histoires, l'ESB, la vache folle, ils en parlent, bien sûr. «Mais qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse de plus...» Des tests? «On fait 5 00