Insurgée, à nouveau. La principale de collège Marie-Danièle Pierrelée, qui se présente ainsi dans son dernier livre (1), ne cachait pas son inquiétude hier après l'installation officielle du Conseil national de l'innovation pour la réussite scolaire. Entouré des quarante membres de cette instance (responsables du ministère, enseignants, élus, parents d'élèves, chercheurs...), Jack Lang venait pourtant de donner une certaine solennité à cette initiative.
«Un métier exaltant». En dialecticien éprouvé, le ministre a répété que l'innovation ne devait pas se muer en «une divinité à laquelle on érigerait un nouveau culte». Mais il souhaite que ce conseil puisse «identifier, soutenir, impulser et évaluer les pratiques innovantes, les diffuser largement, mettre en place les moyens d'accompagnement, proposer enfin des orientations claires». Louant les enseignants qui exercent un «exaltant métier de l'imagination», il a néanmoins insisté pour que les pratiques innovantes se mettent en place «dans le respect des règles et des orientations nationales». Or, c'est bien là que le bât blesse. Marie-Danièle Pierrelée vient d'en refaire l'expérience.
16 novembre, collège du Ronceray au Mans (Sarthe). L'inspecteur d'académie a convoqué les enseignants pour une réunion avec Marie-Danièle Pierrelée. Objectif: présenter un projet de collège pionnier. Un professeur se lève. Lit une déclaration commune en forme de fin de non-recevoir. «Le ton était haineux. Après lecture du texte, ils ont quitté la s