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Libération

La famille européenne veut s'harmoniser.

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La France a annoncé que les détenus pourront exercer leur autorité parentale.
publié le 21 novembre 2000 à 6h51

C'était la première réunion des quinze ministres européens chargés de l'Enfance, présidée de main de maîtresse par Ségolène Royal, ministre déléguée à la Famille. Mais hier, la directrice de l'Administration pénitentiaire française, Martine Viallet, lui a volé la vedette en annonçant une mesure bien concrète: les détenus qui sont titulaires de l'autorité parentale pourront l'exercer effectivement en «signant des autorisations d'intervention chirurgicale, autorisation de sortie du territoire, consultations de livret scolaire, etc.». Cette décision a été prise par Elisabeth Guigou à la veille de son départ de la chancellerie, en réponse à une requête faite par Pierre Botton, détenu durant vingt mois. Il est demandé aux chefs d'établissement de faciliter l'exercice de l'autorité parentale, «témoignant ainsi du souci fort de limiter pour l'enfant les effets traumatisants de l'incarcération d'un parent».

Face à ses quatorze collègues, Ségolène Royal a estimé que le premier mérite de leur réunion est «d'obliger tous les pays européens à identifier clairement le ministre chargé de l'Enfance. Ce ministre, dont la tâche n'est pas aisée...». Tous signataires de la Convention internationale des droits de l'enfant (1989), les pays de la communauté ont fait un bilan de sa transposition dans leur droit interne. «En France, il reste à égaliser le droit des filiations entre enfants adultérin et légitime, et à assurer le droit de tout enfant à connaître ses origines», a balayé devant sa porte