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Libération

«Ievoli Sun»: dépôt d'une plainte pour pollution.

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Corinne Lepage s'obstine: pour elle, les tribunaux français sont compétents.
publié le 22 novembre 2000 à 6h55

Le procureur de Cherbourg, celui de Paris, le procureur général de Caen et les services de la chancellerie croyaient avoir bien balisé les choses. En s'armant de leur code de l'environnement et en procédant à une relecture de la loi de 1983 sur la pollution des eaux, toutes les autorités judiciaires avaient évacué la possibilité de lancer une procédure, après le naufrage du Ievoli Sun à 35 kilomètres des côtes françaises et à une vingtaine de kilomètres de l'île anglo-normande d'Aurigny. C'était sans compter avec l'obstination de l'avocate Corinne Lepage qui, après avoir épuisé bien des aspects juridiques du drame de l'Erika, a repris du service pour le Ievoli Sun. Depuis environ une semaine, une plainte avec constitution de partie civile, pour pollution et mise en danger d'autrui, a été déposée à Paris et confiée dans un premier temps à Edith Boizette, juge qui répartit les dossiers du pôle financier. Le plaignant est le conseil général de la Manche, qui avait annoncé, dès le début novembre, son intention de donner une suite judiciaire au plongeon du chimiquier par 70 mètres de fond.

Maux de tête. Les méandres du droit maritime et des conventions internationales ajoutés aux doutes géographiques sur le partage des eaux ont déjà donné quelques maux de tête aux différents parquets. Avant même de savoir si l'on peut trouver une infraction, il s'agissait de savoir si un tribunal français était compétent. La réponse des différentes juridictions françaises avait été de décliner tou