Il aura fallu un an et huit mois. «Une éternité», pour l'association des familles des victimes. «Un délai raisonnable», pour Bruno Charve, procureur de la République de Bonneville (Haute-Savoie). Vingt mois après la catastrophe du tunnel du Mont-Blanc qui a fait 39 victimes, plusieurs exploitants de l'édifice sont mis en examen pour homicide involontaire. La Société de gestion du tunnel du Mont-Blanc (SGTMB) a été avertie lundi de sa mise en cause en tant que personne morale par le juge d'instruction Franck Guesdon. Christian Basset, gérant de cette Sarl, et Gérard Roncoli, directeur technique du tunnel, sont également mis en examen pour les mêmes motifs. La SGTMB est une filiale à 100 % de l'ATMB (Autoroute et tunnel du Mont-Blanc). Mais ni cette société d'économie mixte (détenue à 80 % par l'Etat) ni son président Rémy Chardon (nommé par le président de la République) ne sont inquiétés. Pour le moment.
Expertise attendue. Pourtant, selon plusieurs sources concordantes, la structure et son dirigeant devraient rapidement être mis en cause. Mais pour procéder à de nouvelles mises en examen, Franck Guesdon attend le rapport d'expertise définitif qui doit lui être remis avant la fin de l'année. «Mais les mises en cause ne pourront pas s'arrêter là, ajoute Me Alain Jakubowicz, avocat de l'association des familles des victimes. Les anciens présidents du tunnel devront également être mis en examen. Car eux non plus n'ont rien fait pour que la circulation dans l'édifice soit sécuris