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Libération

Des agents inclassables.

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La chambre régionale des comptes a enquêté sur la pléthore de «chargés de mission» hantant l'Hôtel de Ville.
publié le 25 novembre 2000 à 7h04

C'est une tâche qui s'est accomplie dans la douleur. Mais elle est enfin achevée et devrait alourdir un peu plus le bilan de Jean Tiberi: lundi, le Conseil de Paris doit examiner plusieurs lettres d'observations émanant de la chambre régionale des comptes (CRC), dont celle qui concerne les emplois de «chargés de mission». Le «chargé de mission» est une bête particulière, à deux pattes, deux bras, une rémunération, mais pas toujours un visage. Il a parfois quelque chose d'indéfini.

Le chargé de mission illustre aussi le phénomène de la génération spontanée: il apparaît, dans les registres du personnel, sans que l'on sache qui l'a nommé et au vu de quelles compétences. C'est du moins ce qu'ont découvert les magistrats de la CRC d'Ile-de-France, concernant Paris. Un chiffre, d'abord: au 22 juin 2000, date récente, et malgré plusieurs années de polémique, les chargés de mission étaient au nombre de 671. Autant d'agents affectés au service des élus, des groupes politiques ­ et pas seulement du RPR ­ et des maires d'arrondissement. Mais sans que ces différentes catégories soient clairement distinguées, conformément aux textes en vigueur.

Le contrôle s'est intéressé, entre autres, à l'entourage du maire, c'est-à-dire aux collaborateurs de cabinet. La période examinée allant de 1992 à aujourd'hui, il conviendrait plutôt de parler d'un maire Janus (Chirac, Tiberi). Les remarques visent l'aspect pléthorique des effectifs autant que la mauvaise application des textes: le cabinet du maire