Menu
Libération

Enrico Macias chanteur non grata à Roubaix.

Article réservé aux abonnés
Les Amis de la Palestine manifesteront contre le «sioniste».
publié le 25 novembre 2000 à 7h04

Ce devait être une fête: Enrico Macias, juif d’Algérie, à Roubaix, terre d’immigration maghrébine, chantant en arabe. Ce concert devait être le symbole des Transculturelles, festival roubaisien de tous les brassages. On avait parié sur une forte présence de la communauté juive de Lille, aux côtés des Maghrébins de tous âges. Mais la fête s’annonce tendue. Macias chantera dimanche au Colisée de Roubaix, mais sous bonne escorte policière. Epilogue de deux semaines de polémique, d’invectives et de malentendus.

«Haine déplacée». Tout a commencé sur la Grand-Place de Roubaix, le 11 novembre, pendant la manifestation hebdomadaire du collectif des Amis de la Palestine. Dans ses rangs, des militants de l’Unef et des associations laïques issues de la Marche des beurs, d’un collectif pour la démocratie en Algérie et d’Alternative citoyenne, une association qui envisage de présenter une liste aux municipales de Roubaix. Le lendemain, le quotidien la Voix du Nord rapporte des propos antisémites de l’un des manifestants, bien décidé à protester contre le prochain concert de «ce juif qui chante de la musique arabe». Ce propos, anonyme, ne sera explicitement condamné que dix jours plus tard par les Amis de la Palestine. Trop tard: c’est déjà l’émoi à Roubaix. Mardi, dans la Voix du Nord, Macias s’estime victime d’une «haine déplacée». Jeudi, le maire de Roubaix, René Vandierendonck, juge le boycottage «contraire à notre tradition de liberté d’expression artistique». Le même jour, Mar