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Libération

La mère de Lubin, seule accusée d'un probable nouveau procès.

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Elle devrait bénéficier de la loi créant un appel aux assises.
publié le 25 novembre 2000 à 7h04

Jeudi soir, peu avant minuit, les jurés de la cour d'assises de Nanterre ont tranché dans l'affaire Lubin: quinze ans pour la mère, acquittement pour le père. Ce verdict manichéen, qui accable Magali Guillemot, une ingénieure de 33 ans reconnue coupable de maltraitances mortelles sur son bébé, et qui innocente Jérôme Duchemin, son mari et le père de l'enfant, laisse une impression de malaise. A l'issue de quatre jours d'audience où ne s'étaient dégagées que des «impressions» dans le sens d'une culpabilité maternelle, le rôle exact du père reste mystérieux. Certes, il a été déclaré innocent, et rien désormais, y compris un second procès en appel, ne pourra infirmer cette décision. Mais ne pouvait-il pas être poursuivi, et condamné, pour «non-assistance à personne en danger»?

Magistrats piégés. On est en pleine finasserie juridique. Lors de son réquisitoire, l'avocate générale Jacqueline Amara l'avait déjà expliqué: Jérôme étant renvoyé devant la cour d'assises pour un crime («violences sur mineur de moins de 15 ans ayant entraîné la mort»), la cour ne pouvait, en cours de procès, requalifier les faits en délit (la «non-assistance» est un délit). Ainsi, les magistrats et jurés de Nanterre se retrouvaient un peu piégés, devant répondre «oui» ou «non» à une culpabilité là où il aurait, peut-être, fallu s'exprimer aussi sur un éventuel délit de non-assistance. A qui en incombe la responsabilité? A la chambre d'accusation de Versailles, qui, après la transmission du dossier par la