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Libération
Interview

Le cancer: «en parler change tout»

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publié le 25 novembre 2000 à 7h04

C'était il y a deux ans, et ce fut un événement majeur de santé publique: à l'initiative de la Ligue nationale contre le cancer, des malades avaient parlé. Ils étaient sortis de leur silence, dénonçant au cours d'états généraux très émouvants les innombrables dysfonctionnements dans la prise en charge de leur cancer. Cette année, ils recommencent. Déjà, plus de 15 000 malades ont participé, à travers la France, à de multiples réunions préparatoires. Et près de 2 000 personnes seront présentes, ce samedi, au Cnit de la Défense, près de Paris, pour une journée de témoignages et d'élaboration de plans d'action. Dominique Gillot, secrétaire d'Etat à la Santé, y est attendue dans la matinée.

Le Pr Dominique Maranimchi, directeur de l'institut Paoli-Calmettes à Marseille, avait participé aux premiers états généraux des malades du cancer. Il analyse le chemin parcouru.

En deux ans, les choses ont-elles évolué?

A la base, en tant que praticiens, nous avons pris cette prise de parole des malades en pleine figure. On ne pensait pas que ce serait aussi fort, aussi violent, aussi général, surtout. Les dysfonctionnements mis en avant n'étaient pas marginaux. Ils étaient globaux. Et cela a été un choc.

Et depuis...

Je ne peux répondre que par rapport à mon expérience. Nous avons tenté de comprendre. En matière de traitements, on a fait des études pour mieux comprendre le décalage et voir par exemple si, devant un choix thérapeutique, les médecins allaient prendre la décision que le patient sou