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La stérilisation en voie de légalisation

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Les députés examinent un amendement mercredi.
publié le 27 novembre 2000 à 7h03

Le médecin l'a prévenue, plutôt deux fois qu'une: si vous perdez un de vos enfants, vous regretterez. «Je lui ai dit: "je ne veux plus vivre comme ça, avec cette angoisse, tous les mois".» Suzanne ne supportait pas le stérilet, elle était hostile aux médicaments, «souffrait» d'une hyperfertilité qui l'a conduite à subir quatre avortements. Le médecin a fait passer l'intervention pour une ablation de l'appendice. Elle avait 33 ans. «Je n'ai jamais retourné ça dans ma tête. Du jour où j'ai été stérilisée, je me suis épanouie sexuellement. Mon mari était contre, "tu ne seras plus comme avant", mais ce n'est pas lui qui devait aller se faire avorter.»

La stérilisation volontaire est la méthode de contraception la plus utilisée dans le monde. En France, la proportion d'hommes vasectomisés est négligeable et seules 5 % des femmes mariées de 18-49 ans ont fait ce choix, le plus souvent après l'âge de 35 ans (chiffres de 1994). Mercredi, lors de l'examen du projet de loi sur l'avortement, les députés se prononceront sur un amendement adopté à l'unanimité par la commission des affaires sociales. Défendu par Martine Lignières Cassou (PS), présidente de la délégation parlementaire aux droits des femmes, il pose que «toute personne majeure peut demander à bénéficier d'une ligature des trompes ou des canaux déférents». Les opérations de ligature des trompes seraient en diminution, entre 25 et 30 000 par an, et se pratiquent actuellement en marge de la loi (lire ci-contre).

«Plaisir sexuel