Rome de notre correspondant
Eleveurs sur le pied de guerre au tunnel du Fréjus, associations de consommateurs mobilisées contre la viande française, boeuf supprimé dans de nombreuses cantines scolaires : l'Italie fait bloc contre le bovin étranger, en particulier celui qui franchit les Alpes. La décision du gouvernement de Giuliano Amato d'interdire, il y a une dizaine de jours, l'importation de France de viande non désossée et des boeufs âgés de plus de dix-huit mois n'a pas vraiment rassuré les Italiens. Il est vrai que le ministre de l'Agriculture Alfonso Pecoraro Scanio avait évoqué l'hypothèse d'un embargo total avant de se rallier au compromis suggéré par le ministre de la Santé Umberto Veronesi.
«Il faut donner un signal fort aux consommateurs en fermant les frontières à toute la viande bovine française», continue d'affirmer Renzo Fossato, le président de l'Uniceb, l'association des bouchers, tandis que, dans la psychose générale, la squadra azzurra de basket en déplacement en France exigeait un menu végétarien. En une semaine, la consommation de boeuf a chuté de 80 % dans la péninsule.
Slogan. Les agriculteurs du Piémont ont ainsi entrepris le blocage des camions à la frontière française depuis samedi 18 novembre au Fréjus et depuis mercredi au col du Mont-Genèvre avec le soutien de l'association de consommateurs Adiconsum, qui a demandé le renforcement des contrôles aux douanes. En fin de semaine dernière, un chauffeur napolitain transportant une trentaine de veaux