Avec deux ans de retard, le gouvernement se jette à l'eau. Ce matin, Lionel Jospin, en ouvrant les journées nationales d'éthique, présentera les grandes lignes de la révision des lois sur la bioéthique. Le Premier ministre va ainsi annoncer des aménagements très significatifs de la loi de 1994 et, en particulier, l'autorisation de mener des recherches sur les embryons. Une annonce certes attendue, mais qui marque indéniablement la fin d'un tabou, même si Lionel Jospin n'ouvre pas pour autant la voie au clonage thérapeutique. Au menu également, l'annonce de la création d'une Agence de la reproduction. Le Premier ministre devrait aussi dessiner d'autres modifications, dont la possibilité d'élargir le don d'organes aux personnes vivantes.
C'est peu dire que l'arbitrage de Lionel Jospin était attendu sur ces questions. Depuis de longs mois, cette révision des lois de bioéthique, exigée par le législateur après cinq ans d'exercice, paraissait en panne. Les réunions interministérielles se succédaient sans résultat. Martine Aubry, alors ministre de la Solidarité, n'en faisait manifestement pas sa priorité. Et, régulièrement, depuis deux ans, Lionel Jospin se faisait houspiller par le président de la République, qui ne manquait pas une occasion de lui rappeler que cette révision était «une urgence».
Accélérateur. Cet été, la décision des autorités britanniques d'autoriser le «clonage thérapeutique», puis l'avis rendu, le 15 novembre, par le groupe d'éthique de l'Union européenne que p