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Libération

En prison, Hoel violé puis violeur.

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Il avait été victime de son codétenu. Il a reproduit l'agression sur un autre.
publié le 29 novembre 2000 à 7h13

Aix-en-Provence envoyé spécial

Cellule 863, bâtiment C, maison d'arrêt de Luynes (Bouches-du-Rhône). Le 26 août 1999, Mourad Gharbi, 19 ans, qui vient d'être incarcéré pour vol de voiture, viole son codétenu, Hoel Guglielmi, 20 ans. «Il était sale et ça m'a énervé», expliquera Mourad, qualifié de «débile» par une psychologue. Après avoir reçu des coups, des brûlures de cigarettes, Hoel doit danser, faire des pompes, appeler Mourad «patron» puis lui pratiquer deux fellations. Le lendemain, Hoel se plaint auprès des surveillants, une procédure judiciaire est lancée, Mourad sorti de sa cellule. Et remplacé par Manuel, un jeune homme de 21 ans. «J'ai pas aimé son sourire quand [Manuel] me racontait qu'il avait violé ses deux demi-soeurs», raconte Hoel. Alors, Hoel, violé la veille par Mourad, se fait violeur à son tour sur Manuel, pendant cinq nuits d'affilée, du 27 août au 1er septembre. Fellations imposées, masturbations, tentative de pénétration: Hoel veut «lui faire la misère pour le punir d'être un pointeur [un délinquant sexuel, ndlr]».

Airs inquiétants. Lundi et mardi, Hoel et Mourad ont comparu devant les assises des Bouches-du-Rhône, pour viols aggravés ­ Mourad, comme accusé, Hoel, comme victime et accusé. Hoel est un jeune homme intelligent qui parle d'une voix douce avec parfois des airs inquiétants. Né à Séoul, en Corée du Sud, placé dans un orphelinat, Hoel est adopté à 4 ans et demi par une famille française. Il ne l'acceptera jamais. A sa mère, il dira: «On n'a pas