Hier, Libération publiait l'interview de Roger Hsieh, un conseiller politique de l'actuel président taïwanais Chen Shui-bian, dans laquelle il affirme avoir «la conviction que Thomson a joué un rôle central» dans l'assassinat du colonel Yin, comme dans le versement de rétrocommissions sur le contrat des frégates Lafayette. Le groupe d'électronique de défense a fini par réagir hier soir, en annonçant qu'il portait plainte contre Libération. Sollicité avec insistance par Libération sur cette interview, Thomson s'était refusé, lundi, à toute réaction: le groupe ne commente pas «les procédures judiciaires en cours», nous avait indiqué l'un des porte-parole du groupe français, M. Pothecary. Hier soir, dans une interview au bureau de l'AFP à Taipeh, Roger Hsieh a maintenu ses affirmations, indiquant qu'«un responsable de Thomson et un marchand d'armes étaient les responsables du meurtre du capitaine Yin Ching-feng».
Roland Dumas et Christine Deviers-Joncour, dont le procès doit s'ouvrir à Paris le 22 janvier 2001, aimeraient tous deux que l'affaire des frégates vendues à Taiwan en 1991 soit évoquée. Ils ont eux aussi réagi, via leurs avocats, à l'entretien accordé à Libération. «Il y a des gens qui sont des fusibles alors que les véritables corrompus et corrupteurs sont à l'abri, c'est intolérable», a indiqué Me Sophie Bottai, avocate de Deviers-Joncour. Me Jean-René Farthouat, défenseur de Roland Dumas, a déclaré de son côté avoir «le sentiment que la justice s'est peut-être tromp