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Libération

«La cassette» profite du benefice du doute.

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L'ex-trésorière du parti a été relaxée hier, faute de preuves.
publié le 29 novembre 2000 à 7h13

«Casetta, de l'argent! Casetta, de l'argent!» A défaut de satisfaire la demande des greffiers et greffières grévistes du tribunal de Nanterre, Louise-Yvonne Casetta a sans doute eu envie de leur offrir deux ou trois caisses de champagne. Relaxée au bénéfice du doute, l'ex-trésorière du RPR a fendu, tout sourire, la foule des manifestants avant d'exprimer sa «satisfaction» à la presse.

Dans un jugement de 126 pages, décortiqué hier, pendant deux heures, par le président Jean-Michel Hayat, le tribunal de Nanterre a estimé, en substance, que si le contexte permettait de soupçonner l'existence de contreparties entre le RPR et la Ville de Paris, les preuves manquaient pour condamner Louise-Yvonne Casetta. «L'accusation n'est plus en mesure de déterminer avec certitude en quel lieu et à quelle date un pacte relatif à un trafic d'influence aurait été conclu par Mme Casetta», écrit le tribunal. Concernant le lieu, les magistrats ont estimé qu'il n'est pas établi que Jean-Claude Pittau, le PDG de la société Mazzotti qui a raflé trois marchés en échange de pots-de-vin qu'il aurait versés au RPR, Gérard Quantin, son directeur commercial, et Louise-Yvonne Casetta aient passé «un pacte de corruption» lors d'un déjeuner dans un grand restaurant parisien.

Un déjeuner à 23 h 04. En décortiquant la note, le tribunal pense que des plats ont pu être servis à plus de trois personnes. Autre anomalie, l'heure indiquée sur la facturette, 23 h 04, permet pour le moins de douter qu'il s'agissait d'un